Après plus de deux ans d’attente, l’imam Mohamed Toujgani voit enfin ses droits reconnus par la justice. Expulsé en 2022 sans preuve concrète, il est désormais libre de revenir en Belgique. Une décision saluée par de nombreux fidèles.
Une figure incontournable de l’imamat en Belgique
L’imam Mohamed Toujgani a longtemps été le visage spirituel de la mosquée Al Khalil à Molenbeek, l’un des lieux les plus fréquentés par la communauté musulmane en Belgique. Figure respectée pour sa prestance, son discours équilibré et son engagement au service du vivre-ensemble, il a marqué de nombreuses générations de fidèles.
Son expulsion en janvier 2022 avait laissé un profond sentiment d’injustice dans la communauté, tant elle semblait incomprise et précipitée. Depuis, nombreux sont ceux qui attendaient avec espoir une clarification sur sa situation.
Aucune preuve d’incitation à la haine ou à la violence
Dans son arrêt, la Cour d’appel de Bruxelles est catégorique : aucune des accusations qui avaient justifié son expulsion n’a été démontrée par des faits. La Sûreté de l’État elle-même confirme qu’elle ne dispose d’aucun propos de l’imam Mohamed Toujgani appelant à la violence ou incitant à la haine.
Entre 2014 et 2019, aucun élément n’a été relevé contre lui. Mieux encore, l’imam rappelle avoir publiquement condamné les attaques visant la communauté chiite, notamment l’incendie de la mosquée Rida en 2012 et l’assassinat d’un imam chiite la même année. Il a toujours assumé des convictions religieuses fermes, tout en défendant le respect mutuel entre les différents courants de l’islam.
Une décision qui restaure la confiance dans le droit
En confirmant que rien ne s’opposait à l’obtention de la nationalité belge par l’imam Mohamed Toujgani, la justice belge remet les principes fondamentaux au centre : en démocratie, ce sont les faits qui doivent prévaloir. La Cour souligne également que les accusations formulées ne reposaient pas sur son comportement personnel, mais parfois sur des appréciations externes, sans fondement juridique.
Cette décision vient mettre un terme à une longue période d’incertitude. L’imam Mohamed Toujgani retrouve ses droits. Et, avec eux, la possibilité de revenir là où de nombreux fidèles espèrent le revoir.
Pour beaucoup, ce retour n’est pas seulement celui d’un homme, mais celui d’un guide spirituel. Une voix qui a compté, et qui pourra à nouveau, si Dieu le veut, contribuer à construire des ponts et renforcer le lien entre foi et société.