Musulmans.be a souhaité consacrer une série d’articles aux mosquées du pays. À travers des reportages, nous allons à la rencontre des responsables pour découvrir ces lieux de cultes semblables mais différents et qui proposent des activités, des cours, des évènements,.. Des mosquées actives et inspirantes et qui assument pleinement leur rôle de citoyens engagés et investis. Cette semaine, nous vous emmenons à la rencontre de la mosquée Assahaba de Verviers.
Plus qu’une mosquée, le Complexe Éducatif et Culturel Islamique de Verviers (CECIV) est un acteur incontournable pour la communauté musulmane verviétoise. En témoignent les nombreuses activités organisées au sein du complexe entourant la mosquée. Figure connue et respectée à Verviers, Franck Amin Hensh est l’imam de la mosquée Assahaba, ce rôle de citoyen engagé est pour lui, totalement conscient et désiré. « Au départ, dans les années 1990, nous avons dressé le constat qu’il n’y avait rien pour les jeunes francophones. Nous avons donc décidé de développer un nouveau projet avec pour objectif que la mosquée soit au cœur de ce projet. Nous ne pouvons pas percevoir notre relation à Dieu sans la relation avec l’autre. Dès le départ, il y a un ancrage local qui est voulu. Nous avons également insisté sur la langue française pour les sermons ; c’est vraiment équilibré : nous sommes à moitié en français et à moitié en arabe. Parallèlement à cela, nous avons un partenariat avec l’association Es Salem Verviers qui organise de nombreuses activités avec un mouvement de jeunesse, visite de Home, visite de quartier. Nous avons également de véritables partenariats avec les autres communautés chrétiennes, protestantes ou juives. Nous avons décidé de sortir des débats habituels tels que « la place de Marie dans l’islam ou dans le christianisme » même si cela reste intéressant, nous avons opté pour concrétiser ces collaborations par des activités que nous organisons ensemble comme des visites ou le nettoyage des quartiers par exemple ».
Une vision à long terme
Ce qui était une exception il y a encore vingt ans devient aujourd’hui la norme. De nombreuses mosquées proposent aujourd’hui des cours, des conférences, des formations, du soutien scolaire ou encore des activités. « Mais le problème majeur reste le financement. Sans financement, le travail ne peut être qualitatif. Je connais surtout les mosquées francophones de Bruxelles, Liège et Verviers et donc je parlerai surtout de ces mosquées, si l’on constate une évolution avec une palette de cours et d’activités proposées, aujourd’hui, je pense que ce qui manque fondamentalement à nos mosquées, c’est la vision et la coordination : qu’est-ce qu’elles veulent apporter à la société ? Il y a aussi très peu de partenariats entre les mosquées et c’est vraiment dommage. La place de l’imam est aussi très compliquée, la question de la relève pose aussi question. Très peu de jeunes se voient dans une carrière d’imam. Nous avons besoin d’une réflexion sur les mosquées que nous voulons demain » estime Franck Amin Hensch.