L’Afrique du Sud a lancé une procédure devant la Cour internationale de justice (CIJ) contre Israël suite à son offensive dans la bande de Gaza qui a causé la mort de 22 600 personnes, majoritairement des femmes et des enfants selon le dernier bilan communiqué par le Hamas. La Cour tiendra des audiences publiques les jeudi 11 et vendredi 12 janvier prochains.
Le 29 décembre dernier, l’Afrique du Sud a lancé une requête devant la CIJ accusant Israël de commettre un génocide dans la bande de Gaza. « Les actions et omissions d’Israël dénoncées par l’Afrique du Sud sont génocidaires dans leur nature car elles cherchent à détruire une partie substantielle du groupe ethnique, racial et national palestinien » indique le document de 84 pages remis par Prétoria. La Cour internationale de justice (CIJ) tiendra des audiences publiques les 11 et 12 janvier prochains afin d’étudier la requête sud-africaine.
Qu'est ce qu'un génocide?
Il est défini par la Convention de 1948 comme un acte « commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Il faut pouvoir prouver l’intention Israël dans ce cas précis. L’Afrique du Sud doit ainsi prouver que l’État hébreu a commis des crimes qui s’apparentent à un génocide dans la bande de Gaza bombardée et assiégée depuis trois mois. Plus de 22 600 personnes ont été tuées, majoritairement des femmes et des enfants alors qu’Israël prétend éviter les pertes civiles. Israël est signataire de la Convention sur le génocide, il est en principe soumis aux décision de la CIJ qui veille au respect de ce document. Contrairement à la Cour pénale internationale (CPI) qui poursuit les individus (accusés de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité notamment), la Cour internationale de justice (CIJ) règle les différents entre les États.
Tel-Aviv a balayé les accusations portées par l’Afrique du Sud l’accusant de collaborer avec « un groupe terroriste qui appelle à l’anéantissement d’Israël.»
Quelles chances d'aboutir?
Si la procédure lancée par l’Afrique du Sud vise également à faire cesser les opérations militaires à Gaza, celle-ci risque toutefois d’être longue. Une requête de la Gambie contre le Myanmar au sujet des Rohingyas, lancée en 2019, est ainsi toujours en cours… Autre élément qui pourrait rendre la tâche compliquée, la décision d’Israël d’ignorer les demandes de la CIJ. Dernier exemple en date : la guerre en Ukraine et le refus de la Russie d’arrêter l’invasion malgré l’ordre formulé par la CIJ. Toutefois, une condamnation d’Israël pourrait gêner l’État hébreu qui mène également une bataille au niveau de l’opinion internationale. Une telle mesure pourrait entraîner son boycott ou l’imposition de sanctions à son encontre. Preuve qu’Israël ne prend pas cette procédure à la légère, il a décidé de comparaître devant la Cour et sera entendu le vendredi 12 janvier. Les audiences seront diffusées en direct dans les deus langues officielles de la Cour (français et anglais) sur le site internet de la Cour.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une offensive destructrice dans la bande de Gaza qui s’apparente à un massacre où plus de 22 600 personnes ont été tuées, des femmes et des enfants en majorité et plus de 57 000 autres ont été blessées. Les plus de 2,2 millions de Gazaouis font également face à un blocus total qui provoque une catastrophe humanitaire sans précédent. Selon l’Unicef, 90 % des jeunes enfants souffrent de malnutrition. L’ensemble des infrastructures de la bande de Gaza ont été détruites, rendant l’enclave « tout simplement inhabitable » selon le coordinateur humanitaire de l’ONU. Malgré la situation alarmante, les violations du droit international commises à répétition par Israël, les images terribles qui nous parviennent de Gaza et le bilan meurtrier, le silence de la communauté internationale reste, lui assourdissant.