Le nouveau ministre de l’éducation français Gabriel Attal a annoncé dimanche 27 août sur le plateau du 20h de la chaîne privée TF1 sa décision d’interdire le port de l’abaya dès le 1er septembre prochain. Une décision qui a fait réagir le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) et les députés de la France Insoumise. Le parti politique envisage de porter l’affaire devant le Conseil d’État.
On pensait l’affaire de « l’abaya » derrière nous, mais c’était sans compter sur le désir du nouveau ministre de l’éducation français Gabriel Attal de marquer les esprits à l’occasion de la rentrée. Et le pari est réussi puisque chez nos voisins, le sujet est relayé en boucle par les différents médias du pays. Pour rappel, la loi du 15 mars 2004 interdit les signes ostensibles à l’école. Dans les faits, c’est surtout le foulard qui est pointé par cette réglementation. Juste avant l’été, un débat opposait la société française sur la fameuse « abaya ». Est-elle un vêtement religieux ? L’été avait finalement mis un terme au débat qui a donc ressurgi au cours du week-end dernier avec la déclaration du ministre Gabriel Attal : « j’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école. » Son prédécesseur Pap Ndiaye avait préféré laisser les chefs d’établissement jugé au cas par cas.
Pas une tenue religieuse
En juin dernier, le Conseil Français du Culte Musulman avait rappelé par communiqué que l’abaya n’est pas une tenue religieuse, dénonçant un énième débat stigmatisant une nouvelle fois les musulmans de France. Abdallah Zekri, vice-président du CFCM a également réagi sur BFM TV : « Pour moi, l’abaya n’est pas une tenue religieuse, c’est une forme de mode. Si vous allez dans certains magasins, vous trouvez des abayas. L’abaya n’a jamais été un signe religieux. Il faut qu’il y ait un texte qui précisera comment il veut interdire l’abaya et ses motivations. Une fois qu’on l’aura, nous allons lui répondre. Nous sommes dans un pays de droit, il y a la justice, il y a le Conseil d’État. » La France Insoumise (LFI) réfléchit également à saisir le Conseil d’État, c’est ce qu’a indiqué le député LFI, Thomas Portes : « je proposerai à notre groupe parlementaire d’attaquer au Conseil d’État cette réglementation parce que je pense qu’elle va être contraire à la Constitution ». Le député qui qualifie cette loi de « dangereuse » et « cruelle ». Par ailleurs, il redoute que cette loi engendre des « discriminations à l’égard des jeunes femmes et en particulier des jeunes femmes de confession musulmane », il dénonce une véritable police du vêtement.
Si de manière générale, la décision a été saluée par le syndicat du secteur, certains rappellent que les véritables problèmes sont ailleurs : le manque de professeurs, les classes surchargées, le nivellement par le bas,… Des sujets beaucoup moins vendeurs que l’abaya…