Nabila Kilani a 41 ans, elle est professeur d’anglais dans un collège à Gaza, ou plutôt elle l’était…Gaza est devenue inhabitable et les conditions de vie insoutenables. Nabila s’est confiée à Musulmans.be
Comme 1,8 millions de Gazaouis, Nabila s’est réfugiée dans le sud de la bande de Gaza pour échapper aux bombardements. Mais les bombardements israéliens touchent également les villes situées près de la frontière égyptienns : « je suis déplacée dans le sud de Gaza depuis deux mois en raisons des bombardements. La situation à Gaza est incroyablement difficile, impossible à imaginer, c’est au-delà de tout imaginaire. On voit des images atroces, des massacres, des bébés morts, des enfants qui meurent de faim et de froid, les conditions sanitaires sont terribles, il y a aussi beaucoup de problème d’hygiène. »
Israël bloque le passage de l’aide humanitaire à Gaza causant une famine sans précédent. « Il est très difficile de trouver de la nourriture et quand on arrive à en trouver, les prix sont très élevés, ils ont triplé… mais au-delà de tout cela, il n’y a pas de sécurité. L’armée de l’occupation nous demande de nous réfugier dans un endroit qui est directement bombardé après, il n’y a aucun endroit sûr, et nous avons un problème d’eau. »
Les manifestations, un réconfort
« Dans toute cette tristesse, et cette catastrophe, on suit encore les manifestations dans le monde entier qui montrent l’écart entre les gouvernements et le peuple, ce qui n’est pas logique. Cela nous renforce beaucoup, cela nous encourage et cela augmente la capacité de résilience chez les Palestiniens parce que cela montre que des gens croient en nous, croient en notre cause et nous soutiennent dans le monde entier. » Plus encore, le verdict de la Cour internationale a été suivi de près par les Gazaouis qui s’en réjouissent : « On a suivi avec beaucoup d’amour et d’appréciation le verdict de La Haye qui a condamné l’État d’Israël et cela prouve qu’il y a encore de l’espoir pour la justice sur cette planète. Israël et le sionisme aux côtés des Etats-Unis et des alliés de l’occupation ne contrôlent pas la justice du monde entier. »
Des besoins considérables
En ce qui les besoins dans la bande de Gaza, Nabila Kilani indique qu’ils manquent de tout. « On fait avec ce qu’on peut, les familles qui ont tout perdu, on besoin de tout : de la nourriture, de tentes, de médicaments, de l’eau potable, de tout ce qui est nécessaire au quotidien à chaque être humain… »
26.422 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tuées depuis le début de l’offensive israélienne selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.