L’Aïd-El-Adha aura lieu le 28 juin (ou 29).
Depuis 2018, les communes ne peuvent plus organiser de site d’abattage temporaire comme c’était le cas dans le passé.
Nul besoin également de rappeler l’interdiction formelle de l’abattage à domicile à Bruxelles, il ne reste donc que très peu d’alternatives pour les musulmans belges qui souhaitent célébrer cette fête dans les meilleures conditions et continuer à perpétuer cette tradition abrahamique.
Musulmans.be fait le point.
Mercredi 28 juin ou jeudi 29 juin correspondra donc à la fête du sacrifice 2023.
Ces dernières années, la deuxième fête la plus importante du calendrier musulman tombait lors des vacances d’été, ce qui poussait de nombreux musulmans belges à sacrifier leur mouton au Maroc, en Turquie ou dans d’autres pays d’origine où la pratique est autorisée.
Cette année, les familles musulmanes se retrouvent donc une nouvelle fois face à cette interrogation : Quelles sont les alternatives qui s’offrent à nous afin de pratiquer cette souna plus que recommandée ?
L’abattage à domicile
Certains, choisiront de sacrifier leur mouton à domicile, ce qui est illégal à Bruxelles. En cas d’infraction le législateur a prévu une amende pouvant aller de 52 à 2000 euros. De quoi dissuader les plus téméraires…
En Flandre et en Wallonie, la pratique est autorisée à condition de faire une déclaration au préalable à la commune de sa résidence.
Toutefois, il est obligatoire d’étourdir l’animal avant de l’abattre.
Par ailleurs, selon le règlement européen sur l’abattage, le sacrifice pour motif religieux doit être effectué dans un abattoir agréé. À Bruxelles, seuls les Abattoirs d’Anderlecht y sont habilités.
« Mais à l’heure actuelle, les Abattoirs d’Anderlecht affirment qu’ils ne procéderont à aucun abattage. Il faudra rester attentif s’ils décident de revenir sur leurs décisions mais pour le moment, ce n’est pas le cas » affirme Youssef Elassooudi, président de la Fédération des boucheries halal de Belgique.
Commander auprès des boucheries pour Aïd-el-Adha
Les différentes boucheries halal du territoire connaissent aussi une période d’intense activité lors de la fête du sacrifice. En effet, nombreux sont ceux qui optent pour cette « facilité ». Il suffit pour cela de se rendre auprès de son boucher et commander son sacrifice qui sera alors à récupérer le lendemain ou le surlendemain de la fête. Les bouchers se chargent alors d’abattre les moutons dans un abattoir agréé et de préparer le colis à l’intention des clients. Certains décident aussi simplement d’acheter de la viande pour partager un repas en famille lors de ce jour de festivités. Quoi qu’il en soit la période est intense comme le souligne Youssef Elassooudi, président des Fédérations de boucheries halal : « c’est vraiment intense, mais la filière ovine en Belgique meurt à petit feu. La communauté musulmane mange principalement des ovins or au vu de la législation mise en place, de nombreux grossistes ont décidé de se fournir principalement à l’extérieur de la Belgique : en Irlande, en France. Le Maroc s’est positionné en Espagne, il ne reste donc plus de moutons disponibles. »
Mandater les organisations humanitaires pour son sacrifice
Les organisations humanitaires sont à pied d’œuvre lors de cette période afin de recueillir la somme d’argent destinée initialement à l’achat du mouton ou du bovin. L’objectif est double : offrir un sacrifice dans un pays du tiers-monde, leur permettant ainsi de se nourrir de viande, un produit de luxe dans ces régions, et permettre simultanément aux musulmans occidentaux de continuer à perpétuer cette tradition prophétique.
Karama Solidarity propose ainsi des sacrifices situés dans une fourchette comprise entre 65 euros (Niger, Mali) à 240 euros (camps de réfugiés en Turquie, Yémen).
Du côté d’Humanipédie également, l’organisation propose aux musulmans de mandater leur sacrifice dans l’un de leurs pays d’intervention (Burkina Faso ou Sri Lanka). Des sacrifices qui démarrent à 100 euros pour les moins chers.
D’autres organisations humanitaires proposent également ces mêmes services : Ummah Charity ou encore Human Appeal Belgique.
L’abattage sans étourdissement étant interdit en Flandre et en Wallonie, Bruxelles reste donc la seule région du pays permettant aux musulmans de continuer à perpétuer cette tradition, mais dans les faits, il devient impossible de pouvoir sacrifier selon les rites islamiques.
Le risque est que cette tradition devienne désuète pour les futures générations.
L’enjeu est donc de taille…