L’université anglaise de Sheffield Hallam a publié ce mercredi une étude qui révèle le recours d’une quarantaine de marques au travail forcé des Ouighours. Ces vêtements vendus dans les différentes enseignes telles que Zara, Ralph Lauren, Hugo Boss, H&M, Mango, en passant par Primark ou encore Adidas sont fabriqués par la minorité Ouighours qui subit le travail forcé en Chine.
Les auteurs du rapport dont l’Observatoire des droits des Ouïghours et du Centre ouïghour pour la démocratie et les droits de l’homme estiment « qu’une quantité substantielle de vêtements fabriqués par des Ouïgours subissant le travail forcé est introduite dans l’Union européenne [UE] sans restriction. » Cette étude commandée par le groupe socialiste du parlement européen pointe une quarantaine de marques occidentales.
Ce rapport n’est pas le premier à épingler les grandes sociétés, en 2020 d’autres enquêtes avaient notamment pointer les entreprises américaines telles que Amazon, Apple, Calvin Clain ou encore Polo Ralph Lauren. Les Ouïghours, originaires du Xinjiang (Ouest de la Chine), représentent 45% des 25 millions d’habitants de la population locale. Une zone qui produit pas moins de 23% du coton mondial, d’où l’intérêt des marques de vêtements pour cette région.
Camps de travail
Depuis 2017, la Chine ne cesse de réprimer cette minorité musulmane notamment par l’établissement de camps de travail forcé où les Ouïghours sont exploités et torturés. On estime à plus de 3 millions le nombre de ces travailleurs contraints de travailler dans des conditions misérables.
Les États-Unis ont interdit l’importation de produit fabriqués par le travail forcé dans la région du Xinjiang. Une loi qui a poussé les chaînes d’approvisionnement chinoises a se réorienter vers l’Europe. Mais le parlement européen planche actuellement sur un règlement semblable à celui des Etats-Unis dont l’objectif est d’interdire l’ensemble des produits liés au travail forcé dans le monde. Un texte qui sera examiné en début de semaine prochaine, lundi 11 décembre.