Le ramadan est à nos portes, il devrait débuter ce mercredi 22 ou jeudi 23 mars. Une période particulière, et si pour certains c’est une véritable pause dans la course effrénée de la vie, pour d’autres cette période signifie un redoublement d’effort pour contrôler les passions et les envies. Musulmans.be est allé à la rencontre des jeûneurs belges.
Hana est une femme active, entre ses études, et son emploi, elle gère aussi son foyer où ses cinq enfants sont aussi impliqués dans les tâches quotidiennes.
Mais pour elle, c’est l’occasion de se ressourcer spirituellement. « Ramadan est pour moi le moment de la floraison. Quand j’ai passé un moment difficile alors j’aime m’offrir un parfum cela me réconforte et ses senteurs me permettent de prendre de la hauteur…
Lorsque mon œil est attiré par de jolies fleurs, irrésistiblement je me penche pour sentir leur parfum. Dans mon inconscient, qui dit senteur florale dit réconfort.
Le ramadan, c’est à l’image de cela. C’est-à-dire le mois qui me réconforte le plus suite à une année où j’ai été tiraillée, assaillie ou j’ai dû lutter aussi…
C’est le moment où les senteurs du paradis sont accessibles au cœur, les portes du paradis sont ouvertes et une senteur se dégage jusqu’à toucher le plus profond de mon âme et me procurer un apaisement profond… »
Ramadan : un mois de méditation
Comme pour Hana, Fatima considère cette période propice à la méditation et au retour à l’essentiel.
« C’est un mois où je médite, je me concentre sur ce qui doit être changé en moi, j’essaye de faire ressortir la meilleure facette de ma personnalité, comme le fruit dont on extrait le jus.
C’est un mois où je voyage intérieurement, plus le temps s’écoule, plus je redoute le retour à la réalité. Je prends des résolutions pour rapporter dans mes bagages ce pour quoi j’ai travaillé durant un mois.
Comme un coach, le ramadan te transforme, puis il s’en va et te laisse avec les enseignements que tu en as tirés. »
Concilier travail et ramadan
Halim est ingénieur, cette période de ramadan est le moment de la réforme.
« C’est le mois du ressourcement, mois qui me permet de recharger mes batteries après une année, et de me consacrer exclusivement ou presque à mon Seigneur.
J’ai la chance de pouvoir prendre congé durant cette période afin de ne pas être perturbé par mon travail comme les nuits sont courtes et les journées longues.
Mais cela n’est pas donné à tout le monde, j’en profite donc doublement. »
Meriem privilégie, elle, le télétravail. « J’ai la chance de pouvoir travailler pour une entreprise qui favorise le télétravail. Un gain de temps précieux puisque je ne perds pas de temps dans les transports en commun. Durant cette période c’est particulièrement apprécié.
Ramadan, c’est le mois du bilan personnel afin de savoir ce qui ne va pas et ce que l’on peut améliorer. On essaye aussi de faire un maximum de bonnes actions.
Ce qui est important pour moi aussi, mère de deux jeunes enfants, c’est de transmettre à mes garçons les valeurs véhiculées par ce mois béni : la générosité, le contrôle de nos passions, le partage. »
Yasmine est dentiste, les journées de travail sont longues, mais elle essaye d’aménager son horaire pour lui permettre d’en profiter : « Généralement, je réserve les derniers créneaux horaires de la journée aux cas plus simple : les contrôles dentaires de routine par exemple. J’essaye aussi de prendre congé la dernière semaine. »
Le ramadan est donc le mois de la mise entre parenthèses de la vie quotidienne pour laisser davantage de place au sacré.
Une pause nécessaire, indispensable dans cette course effrénée qu’est la vie.