En utilisant ce site, vous acceptez la politique de confidentialité et les conditions d'utilisation.
Accepter
Musulmans.beMusulmans.be
  • Accueil
  • Articles
  • Annuaire
  • Qui sommes-nous
  • Contact
  • Mentions Légales
© 2023 Musulmans.be - Tous droits réservés.
Lecture : 60 ans de présence marocaine en Belgique
Partager
Se connecter
Notification Afficher plus
Dernières nouvelles
Après une expulsion controversée en 2022, l’imam Mohamed Toujgani obtient justice : ses droits sont rétablis et son retour en Belgique devient possible. Découvrez pourquoi cette décision marque un tournant pour de nombreux fidèles.
L’imam Mohamed Toujgani : ses droits rétablis, une présence à nouveau possible en Belgique
DIVERS
Des milliers de voix se sont élevées à Bruxelles pour Gaza. Découvrez comment cette marche de + 70.000 personnes en Belgique devient un cri d’espoir collectif et un appel à la justice. Un récit puissant à ne pas manquer.
En Belgique,une grande marche de +70.000 personnes pour Gaza : la rue se lève pour la justice
DIVERS
Belgique : Grande marche nationale pour Gaza – Un cri commun pour la justice
DIVERS
Au cœur des violences liées à la finale de la Coupe à Bruxelles, deux femmes se dressent en symbole d'humanité en secourant un homme blessé.
Dans le chaos de Bruxelles, une image qui montre l’exemple
DIVERS
L'assassinat d'Aboubakar Cissé dans une mosquée en France choque l'Europe. La Belgique est-elle la prochaine cible ? Découvrez pourquoi le CIIB appelle à une mobilisation urgente contre l'islamophobie.
Attentat islamophobe en France : une alerte pour la Belgique et l’Europe !
DIVERS
Aa
Musulmans.beMusulmans.be
Aa
  • Accueil
  • Articles
  • Annuaire
  • Qui sommes-nous
  • Contact
Rechercher
  • Accueil
  • Articles
  • Annuaire
  • Qui sommes-nous
  • Contact
Vous avez déjà un compte ? Se connecter
Suivez-nous
  • Mentions Légales
© 2023 Musulmans.be - Tous droits réservés.
Musulmans.be > Articles > SOCIÉTÉ > 60 ans de présence marocaine en Belgique
SOCIÉTÉ

60 ans de présence marocaine en Belgique

Dernière mise à jour : 2024/03/04 at 11:29 AM
Il y a
Partager
10 Min de lecture
Partager

Il y a 60 ans, le 17 février 1964, la Belgique et le Maroc signaient la convention relative à l’occupation des travailleurs marocains. Un acte qui allait profondément changer l’histoire de la Belgique contemporaine. Hajar Oulad Ben Taïb, chercheuse en histoire de l’immigration à l’Université Saint-Louis, revient pour Musulmans.be sur cette page particulière de l’histoire.

 

Musulmans.be : Pourquoi les travailleurs marocains rejoignent-ils la Belgique en 1964 ?

Hajar Oulad Ben Taïb : Les Marocains arrivent avant, pendant et après 1964. 1964 est une année qui symbolise le début de la présence marocaine car un accord bilatéral  d’échange de main-d’oeuvre est signé entre le Maroc et la Belgique. Il s’agit d’un accord-cadre, mais la majorité des Marocains rejoignent la Belgique en dehors de cet accord. En effet, ils arrivent en Belgique grâce à un visa touristique et entreprennent ensuite les démarches pour régulariser leur situation. Mais ils arrivent dans un contexte particulier : la Belgique a besoin de main-d’œuvre dans le secteur houiller et le secteur tertiaire. Il y a donc un assouplissement de la législation. Par ailleurs, cet accord signé en 1964 ne paraîtra au Moniteur belge qu’en 1977… L’explication est qu’on ne souhaite pas que les conditions négociées soient rendues publiques et qu’elles poussent d’autres pays à négocier de meilleures conditions. La Turquie a mieux négocié les termes de l’accord que le Maroc, par exemple. Des Marocains arrivent donc en Belgique suite à cet accord, mais il ne s’agit que d’une minorité. La Belgique signe quelques mois plus tard le même type d’accord avec la Turquie, les Marocains ne sont donc pas les seuls à arriver dans le cadre de cette immigration organisée.

 

Musulmans.be : Pourtant, sur son territoire, elle compte déjà de nombreux travailleurs d’origine espagnole et italienne.

Hajar Oulad Ben Taïb : Durant l’entre-deux-guerres et après la Seconde-Guerre mondiale, la Belgique a organisé le recrutement de la main-d’œuvre étrangère de 

manière structurelle. Les patrons peinent à recruter, surtout dans le secteur du charbonnage où les Belges refusent de travailler dans ces secteurs réputés difficiles et dangereux. La Belgique signera alors des accords avec l’Italie en 1946, mais suite à la catastrophe du Bois de Cazier qui va causer des centaines de morts, dont de nombreux Italiens, l’impact sur l’opinion italienne est profond. Le gouvernement italien refuse d’envoyer des travailleurs en Belgique si elle ne s’engage pas à leur offrir de meilleures conditions de travail. La Belgique élargit alors ses recrutements en 1956-57, d’abord en Espagne puis en Grèce.

Musulmans.be : Comment s’organisent les départs ?

Hajar Oulad Ben Taïb : Cela ne s’est pas déroulé de la même manière pour tout le monde. Mais de manière générale, c’est d’abord l’homme qui s’installe en Belgique. C’est une immigration communautaire : plusieurs hommes issus d’un même village ou des membres d’une même famille décident de faire ce voyage ensemble. Une fois ces hommes bien installés, ils sont alors rejoints, dans un second temps, par leurs femmes et leurs enfants. La Belgique met alors en place une politique attractive et encourage  l’immigration familiale pour inciter les familles à s’installer en Belgique. Notre pays fait face au vieillissement de sa population, il faut donc résorber le déficit démographique et stabiliser cette main-d’œuvre étrangère, puisque la concurrence est importante pour cette immigration qui est mobile et qui peut décider à tout moment de tenter sa chance ailleurs dans un pays frontalier, par exemple. 

Musulmans.be : Quel est le profil socio-économique de ces travailleurs ?

Hajar Oulad Ben Taïb : Ils sont de deux types. Dans le cadre de l’accord-cadre, ce sont des hommes recrutés sur place après avoir passé une visite médicale et qui arrivent de manière organisée pour travailler dans les charbonnages belges. Pour les autres, ils quittent de manière volontaire le Maroc et gagnent la Belgique grâce à un visa touristique. Il s’agit de populations issues du Nord du Maroc, habitants dans les  zones rurales où le contexte est hostile, sans perspectives d’avenir.

Musulmans.be : Quel rôle ont joué les femmes lors de cette immigration ?

Hajar Oulad Ben Taïb : Les femmes ne participent pas à la décision de quitter leur pays, donc elles subissent la décision du mari. C’est un projet réfléchi par le mari et la femme suit son époux. Les femmes, plus que les hommes, vont vivre cette immigration de manière solitaire. Elles sont isolées, coupées de leur société d’origine. Elles vont donc vivre cette expérience de manière isolée et les possibilités d’interaction sont très limitées. Certaines vont travailler, d’autres pas. Mais le travail est irrégulier, de courte durée et dépend aussi de leur carrière de mère. Le travail des femmes vise à constituer une épargne ou à briser cet isolement. 

 

Musulmans.be : À partir de quand ces populations décident-elles de s’installer définitivement ? Quelles sont les raisons ?

Hajar Oulad Ben Taïb : Au départ, l’idée est que l’immigration est temporaire. L’objectif est de pouvoir se constituer une épargne pour améliorer les conditions de vie dans leur pays d’origine. Mais au final, il n’y a eu que très peu de retours. L’idée du retour au pays est une idée essentielle dans ce projet migratoire. Ce qui va pousser ces populations à s’établir définitivement c’est principalement la scolarité des enfants, dont certains sont nés en Belgique. L’école est perçue comme une possibilité d’ascenseur social: ils sont partis pour leur famille et sont finalement restés pour leurs enfants. De plus, le Maroc n’offre aucune perspective de réinsertion pour ces travailleurs. Repartir ? Mais vers quoi ?

 

Si l'accord-cadre est signé en 1964, les Marocains arrivent en Belgique bien avant cette date.

Musulmans.be : Peut-on parler de choc culturel pour ses premières générations ? 

Hajar Oulad Ben Taïb : Pour les pionniers de l’immigration, il y a tout d’abord la décuverte de codes culturels méconnus et d’une langue étrangère, mais les difficultés les plus importantes seront rencontrées par les enfants de l’immigration. On peut surtout parler de choc culturel pour les enfants de l’immigration, qui arrivent encore jeunes ou qui naissent en Belgique. La difficulté sera de concilier la culture des parents, du pays d’origine avec celle du pays d’accueil. D’autant plus que les codes culturels du pays d’origine sont dévalorisées par les autorités éducatives comme les enseignants. Mais alors que nous en sommes à la quatrième génération, cette question n’est toujours pas réglée. 

Aujourd'hui la diaspora marocaine est visible dans tous les secteurs : médiatique, économique, politique, académique… mais néanmoins certains estiment que l’intégration de ces Marocains qui en sont à la quatrième génération n’est pas encore totale.

Hajar Oulad Ben Taïb : Cela dépend des indicateurs qui mesurent l’intégration. Si l’on tient compte du secteur d’activité, alors oui on peut affirmer que l’intégration est réussie puisqu’ils sont partout. Mais c’est plutôt un discours qui va mettre en avant l’inadéquation culturelle : les deux cultures ne seraient pas compatibles. Mais c’est une question qui se poserait alors à toutes les personnes qui ont une origine autre que belge. Par contre, ce qui est important, c’est que l’on retrouve dans la population la plus précarisée socio-économiquement, une population d’ascendance marocaine et qui va subir toute une série de discriminations. Il s’agit donc d’un problème non pas identitaire mais socio-économique.

Musulmans.be : 60 ans d’immigration marocaine en Belgique : une histoire qu’il faudrait, selon vous, enseigner à l’école ?

Hajar Oulad Ben Taïb : Bien sûr ! L’Histoire de l’immigration marocaine, à l’instar de toutes les autres immigrations, a contribué à façonner le visage contemporain de notre pays. On en parle à l’école mais cela ne se fait pas de manière systématique. L’histoire des migrations est une matière qui fait partie du programme scolaire mais des choix sont faits au niveau de la classe à cause des contraintes matérielles. Il est certain qu’enseigner cette histoire, dans des classes assez hétérogènes, permettrait de créer du lien social et de briser toute une série de stéréotypes. Mais aussi, aiderait les élèves qui ont une ascendance immigrée à se sentir intégrés et valorisés. 

TAGGED : 60 ans immigration belgo-marocaine, 60 ans immigration marocaine, accord cadre 1964

Restez toujours connecté!

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir instantanément nos derniers articles !

En vous inscrivant, vous acceptez conditions d'utilisation et reconnaissez les pratiques en matière de Politique de confidentialité . Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.
La Rédaction 02/03/2024
Partager cet article
Facebook Twitter Whatsapp Whatsapp Copier le lien Imprimer
Partager
Article précédent Versets du Coran au Parlement : la secrétaire d’État s’explique
Article suivant Sweet & Books : la nouvelle destination gourmande et culturelle
Laisser un commentaire Laisser un commentaire

Laisser un commentaire Annuler la réponse.

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.

- Karama Solidarity -
Image de la publicitéImage de la publicité

Articles récents

Après une expulsion controversée en 2022, l’imam Mohamed Toujgani obtient justice : ses droits sont rétablis et son retour en Belgique devient possible. Découvrez pourquoi cette décision marque un tournant pour de nombreux fidèles.
L’imam Mohamed Toujgani : ses droits rétablis, une présence à nouveau possible en Belgique
Des milliers de voix se sont élevées à Bruxelles pour Gaza. Découvrez comment cette marche de + 70.000 personnes en Belgique devient un cri d’espoir collectif et un appel à la justice. Un récit puissant à ne pas manquer.
En Belgique,une grande marche de +70.000 personnes pour Gaza : la rue se lève pour la justice
Belgique : Grande marche nationale pour Gaza – Un cri commun pour la justice
Au cœur des violences liées à la finale de la Coupe à Bruxelles, deux femmes se dressent en symbole d'humanité en secourant un homme blessé.
Dans le chaos de Bruxelles, une image qui montre l’exemple

Le HUB des musulmans de Belgique

Musulmans.be est une véritable oasis pour la communauté musulmane de Belgique, réunissant actualité, évènements et tout ce qui fait la richesse de cette communauté en pleine effervescence.

Top des catégories

  • RAMADAN
  • SOCIÉTÉ
  • DIVERS

Pages légales

  • Mentions Légales
Abonnez-vous à notre newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter pour être informés des nouveaux articles en temps réel !

Musulmans.beMusulmans.be
Suivez-nous

© 2023 Musulmans.be

Retiré de la liste de lecture

Annuler
Bienvenue !

Connectez-vous

Registre Vous avez perdu votre mot de passe ?